CHAMPAGNE alloc

Y a un truc...un vrai truc à chercher dans ces terroirs de Pierry, et assurément, un dynamisme des acteurs de ces coteaux qui force le respect ! Plus les années passent et plus l’artisanat champenois se déploie... les success stories s'enchaînent, le public accueille avec bonheur cette nouvelle offre et se souffle dans le creux de l’oreille les nouvelles pépites à découvrir, les tirages limités, les vins de lieux qui les font tant vibrer. En parler, c’est regarder 20 ans en arrière quand je commençais ma carrière chez Taillevent en 2002, où nous servions au verre les premiers vins de Selosse. A l’époque, une coupe sur deux nous était renvoyée par les clients, personne ne saisissait ce dessin de vin vineux, semi-oxydatif, né de vins fermentés sous bois. De nos jours, c’est la frénésie totale pour ce genre de cuvée qui combine vinosité, relief crayeux et patine de l’élevage, le tout bercé par des bulles fines et des dosages quasi absents ! Chez Chais d’œuvre, nous avons enchaîné les découvertes, les coups de cœur, les coups de foudre parfois : Adrien Dhondt-Grellet, Fred Savart, Aurélien Suenen, Aurélien Gerbais, les Guiborat, Raphaël Bérèche, Dehours, ou certaines cuvées chez Lenoble... sans oublier Egly, Ulysse Collin ou Pascal Agrapart ! Mais la vraie question qui nous hante désormais est plutôt : Qui ? Qui assurera la relève au cœur de cet artisanat que nous adorons défendre, quelle sera la parcellaire qui nous électrisera autant parmi les millésimes qui arrivent ? En début d’année, nous mettions sous les projecteurs les vins fabuleux de Jean-Marc Sélèque (immense coup de cœur) qui, lui aussi, opère sur ces terroirs de Pierry ; et nous vous présentions avec fierté quelques mois plus tard, le travail de Quentin Tellier qui, sur la vendange 2016, signait son deuxième millésime ! J’ai eu la chance cet été 2022 de m’y rendre à la mi-juillet et de déjeuner avec lui, et quelques autres de la bande dont Raph Bérèche ! Lors de ma visite, j’ai pu comprendre un peu la genèse du domaine, ex domaine Renaudin en 1936, et l’articulation des 12 ha sur les terroirs de Pierry. Une occasion de goûter en avant-première les premières bulles de 2018, avec ce duo fabuleux entre Vigne de Pierry et Goutte d’Or. La première est un assemblage de chardonnay et meunier (assez rare) dont la trame sapide et minérale vient trancher la pulpe de ce millésime généreux et solaire. Un peu comme dans les 2017, j’ai beaucoup aimé le contraste entre l’intensité et la salinité qui révèle la griffe des lieux. Le programme de fruits secs, de noyau et de poires sont encore plus nets dans cette vendange qu’en 2017. En bouche,c’est un contraste d'onctuosité et une bulle fine qui vous attend ! Quant aux « Goutte d’Or » (comme chez Sélèque, tiens tiens tiens... la vigne est juste au-dessus de celle de Jean-Marc), on gagne clairement en intensité. Dans ce vin, la puissance et le relief montent en intensité, la vinosité est accrue et le spectre un peu plus gastronomique. On joue un peu comme dans les 2017, dans l’univers de certains Jacquesson… ! Bref, on a le sentiment qu’il va se passer de belles choses chez ce jeune artisan champenois et les prix restent abordables. Ne vous privez surtout pas !